TUYAUX
Accord d'un tuyau à bouche en bois, ouvert
Accord d'un tuyau à bouche en métal
Description d’un tuyau à bouche en métal
Accord d'un tuyau à bouche en bois, ouvert
Il existe plusieurs manières d'accorder un tuyau à bouche en bois, ouvert :
- Coupe au ton
C'est la manière la plus usuelle.
Le corps est réduit progressivement en haut par un enlevage de plus en plus fin du bois le constituant, jusqu'à obtenir le ton voulu.
- Par entaille en fenêtre
Une fenêtre rectangulaire est pratiquée dans le haut du corps, avant son extrémité, obturée à volonté par une planchette coulissante pour obtenir le ton voulu.
- Par volet
Un volet fin pivotant est axé danss l'ouverture supérieure du corps et agit sur le ton par son inclinaison.
- Par cales ajoutées
De simples pièces de bois sont placées sur le haut du corps, réglant le ton par avancée ou recul au-dessus du tuyau. Elles sont ensuite clouées, une fois l'accord obtenu.
- Par lame
Une lame de métal est encastrée dans le haut d'une des quatre planches formant le corps, ou clouée par-dessu. Son inclinaison ou son enroulement au-dessus du corps produit l'accord souhaité.
Accord d'un tuyau à bouche en métal
Il existe plusieurs manières d'accorder un tuyau en métal :
- Coupe au ton
C'est la manière la plus usuelle.
Le corps est réduit progressivement en haut par un enlevage de plus en plus fin de la matière le constituant, jusqu'à obtenir le ton voulu.
La finition se fait par un accordoir conique servant à fraiser doucement et légèrement le métal en dedans pour rattraper un trop enlevé, ou en dehors pour éviter un nouveau et dernier copeau à enlever.
- Par entaille supérieure
Une entaille est pratiquée sur une portion de la circonférence supérieure du corps et enroulée sur elle-même jusqu'à l'obtention du ton voulu.
- Par entaille en fenêtre
Une fenêtre rectangulaire est pratiquée dans le haut du corps, avant son extrémité, et son métal enroulé sur lui-même.
- Par oreilles
On soude des oreilles de chaque côté de la bouche du tuyau sur lesquelles on agit en les fermant ou ouvrant pour obtenir le ton souhaité.
- Par calottes coulissantes
Dans le cas de tuyaux bouchés. Un papier servant de joint d'étanchéité est enroulé en haut du corps sur la distance de recouvrement de la calotte.
La restauration d'une tuyauterie ancienne ne conduit pas toujours à retomber exactement sur le ton original de l'orgue pour tous les tuyaux. Certains se trouveront trop courts, d'autres trop longs, souvent de très peu, quelquefois de beaucoup.
Certaines écoles de restauration préfèrent conserver le tuyau dans l'état où il a été trouvé, supposant que c'est celui d'origine : on pince alors le tuyau trop court, on évase (ou déchire même) le tuyau trop long. De cette façon aucune action irréversible dans la conservation du matériel ancien n'est imposée.
D'autres écoles pensent qu'un tuyau trop pincé change de timbre et qu'il faut le rallonger, ou qu'un tuyau trop évasé ou déchiré ne tient pas aussi bien l'accord que quand il est parfaitement coupé au ton.
En effet, on observe que le métal soumis à des contraintes violentes tend toujours à revenir à sa posture première. Il faudrait en ce cas, revenir plusieurs fois dans le temps, pour parfaire l'accord, ce qui est rarement accompli. La coupe au ton, patiente et rigoureuse, limite les déformations du métal et garantit une permanence accrue de l'accord des tuyaux.
Accordoirs
Outils du facteur d'orgues servant à l'accord des tuyaux.
Un accordoir est constitué de deux cônes, l'un plein et pointu, l'autre creux, montés chacun à l'extrémité d'un manche.
- Tuyaux à bouches : cône servant à évaser le haut des tuyaux
* vers l'extérieur, on utilise le cône pointu,
* vers l'intérieur, c'est le cône creux qui sert alors.
Pour les gros tuyaux, le cône est unique et assure à lui seul les deux fonctions citées.
Les cônes sont souvent en laiton, le plus souvent tournés dans la masse, rarement en feuille formée et soudée ou assemblée. C'est pourtant cette dernière façon qui donne les meilleurs outils. En effet les légères irrégularités dues au formage, créent une vague imperceptible dans le métal du haut du tuyau au moment de l'accord, propice à l'obtention plus efficace de l'accord souhaité.
- Tuyaux à anches : morceau de fer plat servant, à distance, à monter ou descendre la rasette du tuyau. Les deux côtés de l'outil sont usinées différemment : l'un en tranchant pour accrocher le bec ou le crochet de la rasette en montant, l'autre plat pour la faire descendre.
Agrafe
Pièce métallique, en étain ou en plomb, soudée en haut de l'arrière du corps d'un tuyau, et servant à le maintenir verticalement en sa place.
Lorsqu'il s'agit d'une lame plate, l'agrafe est munie d'un trou par où passe un guide.
Anche
Un des deux systèmes de production d'un son dans l'orgue, l'autre étant l'embouchure de flûte.
L'anche est constituée d'une languette en laiton battant sur un canal (rigole ou auge) également en laiton ayant une forme de U.
Languette et canal sont maintenus dans un noyau en plomb ou en bois par un petit coin en bois.
Le battement est amplifié par un résonateur soudé ou posé au-dessus du noyau.
La longueur de battement de la languette sur son canal est modifiable par une rasette, fil en métal coulissant dans le noyau et appuyant sur la languette.
Biseau
Pièce (en général en plomb) placée et soudée entre le pied conique et le corps cylindrique d'un tuyau.
Il transforme le passage de l'air venu du bout inférieur du pied en lame se brisant sur la lèvre supérieure, produisant ainsi un son.
Le biseau est muni à l'avant, là où passe l'air, d'un chanfrein.
La configuration du chanfrein est primordiale pour la coloration du son : composition du métal (étain ou plomb ou mélange), degré de la pente, arête vive ou émoussée, présence ou non de dents minuscules ou plus affirmées, petit carré plus ou moins haut laissé sur le devant du biseau.
Bouche
Un des deux systèmes de production d'un son dans l'orgue, l'autre étant l'anche.
Une bouche de tuyau à bouche est composée :
- d'un biseau, lame de plomb épaisse séparant le pied du corps
- d'une lèvre inférieure
- d'une lèvre supérieure
Le biseau est soudé sur toute sa circonférence excepté sur la largeur de la bouche.
Un fin espace est ainsi créé entre lui et l'aplatissage de la lèvre inférieure. Cet espace a le beau nom de lumière.
Le vent est ainsi contraint à devenir une lame d'air qui se brise en passant sur l'arête de la lèvre supérieure.
Cette action, invisible à l'œil, produit un ébranlement de la colonne d'air du corps et génère un son.
Dents
Une manière de faire parler un tuyau consiste à pratiquer parfois des dents sur le petit carré vertical antérieur d'un biseau de tuyau (voir ce mot).
Ces dents peuvent être soit faites par le facteur d'orgues au moment de l'harmonisation (voir ce mot), soit réalisées de façon systématique, en atelier, au début de la construction du tuyau, avant le montage du biseau.
Ces dents ont pour effet de canaliser le flux de l'air quand il passe dans la lumière, et pour but de gérer les événements sonores de toutes sortes, générés au moment de la naissance du son (l'attaque) et pendant la vie du son après l'attaque.
C'est dans l'utilisation ou non de dents que se définit en partie le style d'une harmonisation. Certains facteurs prôneront le respect intégral de la spontanéité naturelle du son et n'interviendront pas sur ces phénomènes, alors que d'autres les qualifieront de parasites difficiles à entendre, et les supprimeront en tout ou partie, par l'exécution de dents plus ou moins nombreuses et prononcées.
Description d’un tuyau à bouche en métal
Un tuyau à bouche est composé de bas en haut, d’un pied surmonté d’un corps à la jonction desquels prend place le biseau et où se situe la bouche du tuyau.
Le pied est conique, la pointe en bas. Il a pour fonction de recevoir le vent à son extrémité. Il est creux et n’a pas d’influence sur le son du tuyau.
Le biseau est une cloison clôturant la circonférence supérieure du pied et interdisant au vent de s’échapper, sauf sur une petite partie de celle-ci.
Ce passage très fin s’appelle la lumière, rectiligne, créant ainsi une lame d’air.
L’aplatissage du pied à cet endroit s’appelle la lèvre inférieure.
Le corps vient ensuite, s’ajustant à l’ensemble pied-biseau.
Il reproduit sur sa circonférence un aplatissage similaire à celui du pied, appelé lèvre supérieure.
De la matière est enlevée dans cette lèvre supérieure pour créer un espace appelé hauteur de bouche.
La lame d’air, en sortant de la lumière va franchir cette hauteur de bouche et se briser sur l’arête de la lèvre supérieure. La colonne d’air du corps, lui aussi creux, est alors mise en vibration, générant ainsi un son.
Deux sortes de paramètres interviennent qui conditionnent le son final du tuyau.
-
Les choix effectués avant sa construction
-
L’action du facteur sur le tuyau une fois celui-ci construit, appelée embouchage.
Parmi tous les paramètres de construction, on notera les principaux suivants :
Composition du métal riche en étain ou en plomb (le facteur réalise lui-même son alliage).
Diamètre et forme du corps.
Épaisseur du métal des pieds et des corps (voir l’article épaisseur du métal).
Largeur de la bouche (proportion de la circonférence totale).
Epaisseur du biseau et profilage de celui-ci, à l’endroit où passe la lame d’air, par un chanfrein sur presque toute son épaisseur. Pente de ce chanfrein. Petit carré sur la tranche sous le chanfrein.
Les principaux paramètres d’embouchage sont :
Hauteur de la bouche.
Ouverture de l’extrémité du pied (mesure à volonté de l’entrée du vent et réglage ainsi de l’intensité du tuyau).
Epaisseur de la lumière.
Position du biseau, plus ou moins haut.
Position rentrée ou sortie de la lèvre supérieure
Longueur du corps.
Dents plus ou moins importantes et nombreuses sur le carré avant du biseau
Ecusson
Un tuyau à embouchure de flûte, au niveau de sa bouche, est, vu de l'extérieur, constitué :
- d'une bouche (rectangle au bas du corps où le métal a été enlevé),
- d'une lèvre inférieure (aplatissage du métal sous la bouche),
- d'une lèvre supérieure (aplatissage du métal au-dessus de la bouche).
Dans les tuyaux de façade, on réserve à ces aplatissages un décor supplémentaire.
Ils peuvent être, soit imprimés (marquage plus fort de l'aplatissage), soit rapportés par soudure.
Dans l'orgue corse, leur forme alterne (pour les aplatissages supérieurs) en général entre l'ogive, le triangle et le demi-cercle au-dessus, le demi-cercle étant presque toujours employé pour celui inférieur.
Des poinçons (de simples points) peuvent être ajoutés au-dessus de la pointe de l'ogive, variant en nombre et en force d'impression.
Certains facteurs vont jusqu'à imprimer leurs initiales à ces endroits.
Ces actions sont effectuées lorsque la feuille du tuyau est encore à plat sur l'établi, avant qu'elle ne soit roulée et soudée.
Egueuler
Action consistant à ouvrir la bouche d'un tuyau neuf en vue de le faire parler.
On utilise pour ce faire un couteau précis et affûté.
On commence par enlever un rectangle de métal puis on perfectionne son action en enlevant peu à peu des copeaux de métal sur le côté supérieur de cette ouverture qu'est la bouche.
On dit d'un tuyau qu'il n'est pas assez ou trop égueulé lorsque la hauteur du rectangle de sa bouche est trop basse ou trop haute.
Dans le premier cas on peut encore intervenir et remonter la bouche d'un ou de plusieurs copeaux.
Dans le second, il faut la baisser en choisissant entre deux méthodes :
- soit souder une lame de métal en bas de la lèvre supérieure pour la descendre de hauteur,
- soit couper le corps à sa base au-dessus du biseau, le raccourcir en longueur à cet endroit et le souder à nouveau. Si le corps était déjà accordé, il faudra ensuite l'allonger en lui soudant en haut une bague (voir le mot rallonge).
Epaisseur du métal
L’épaisseur du métal constituant le corps d’un tuyau doit être idéalement la plus fine possible.
Ceci afin que le son généré par la vibration de sa colonne sonore puisse se propager le plus aisément.
Ce principe étant posé, les contraintes de la matière vont grandement influer sur les choix des paramètres de la construction du tuyau.
Si la paroi est trop faible, le tuyau s’effondrera par son propre poids, ou bien le son n’arrivera pas à naître ou le fera de façon imprécise.
Si elle est trop épaisse, le son restera confiné dans le corps du tuyau et ne se propagera que mal ou peu.
Le facteur d’orgues a depuis toujours, grâce à sa remarquable intelligence mécanique, résolu ce problème, en diminuant progressivement l’épaisseur du métal du bas du corps vers le haut de celui-ci.
Le bas du corps est l’endroit le plus faible. Non seulement le poids s’y fait sentir dans son entier, mais l’assise du corps sur le pied y est interrompue par la présence de la bouche. C’est là qu’il faudra être le plus épais.
Le haut du corps ne supporte plus rien et le facteur à besoin que le métal y soit facile à découper pour régler la longueur sonore et à fraiser lors de l’accord final. C’est là qu’il devra être le plus fin.
On se souviendra que les corps sont des rectangles plats avant d’être formés en cylindre.
Le facteur rabotera ainsi, et de façon progressive, chacun de ces rectangles, qui vont former tous les corps d’un jeu.
Une autre méthode consiste à écraser le métal, laissé à l’origine un peu épais, par un martelage régulier, maîtrisé en intensité, jointif (ne pas laisser de métal non pris par le marteau). Cette technique connue par tous les artisanats anciens du métal, permet de donner au métal un armement, une structure de maintien tout en obtenant des épaisseurs fines.
La machine industrielle aura tôt fait de balayer, par son rendement quantitatif froid et agressif, le raffinement de cette remarquable pensée artisanale.
En effet, on découvrira que la plaque issue de la fonderie du facteur, sur laquelle on trace et découpe les corps et les pieds à plat, pourrait être rabotée sur une machine-tambour tournante, avec un couteau automatique se déplaçant pour assurer l’épaisseur voulue, l’épaisseur la plus grande, celle du bas du corps, qu’on ne rabotera plus par la suite à la main pour la rendre dégressive.
Le goût, l’écoute, l’exigence musicale se raréfiant, ou dérivant vers d’autres valeurs, le son ancien n’aura plus cours et les rabots à métal du facteur passeront dans les vitrines des curieuses antiquités.
Etain
Un des métaux utilisés par le facteur pour construire habituellement les tuyaux métalliques.
Son emploi est en général réservé au jeu de Principale, dont les basses sont en façade et les aigus à l'intérieur.
La différence avec le plomb est manifeste :
- le plomb est gris, mat et mou. Il se soude à plus haute température.
- l'étain est presque blanc, clair et moins ductile. Il se soude plus facilement.
Façade
Désigne les tuyaux placés à l'avant du buffet et cachant les autres à l'intérieur.
Ces tuyaux ont deux fonctions :
- une acoustique, ils appartiennent en général au jeu de Principale,
- une décoratrice, leur agencement ou la longueur de leurs pieds ou le dessin de leurs écussons, sont des éléments à part entière du décor.
Fer-blanc
Métal dont sont construits la plupart des tuyaux d'anches en Corse.
Les feuilles de fer blanc obtenues dans le commerce sont de petit format, et obligent ainsi le facteur d'orgues à effectuer plusieurs raccords soudés pour construire un pavillon d'anche.
Cet apparent défaut est en fait une qualité : il contribue à rigidifier la tenue des corps de ces tuyaux.
Fraisage d’un pied
Lors de sa fabrication, une des phases terminales de la construction d'un tuyau est d'en fraiser le pied.
On referme l'ouverture de l'extrémité inférieure d'un pied en le forçant habilement dans un cône creux rotatif et lubrifié, jusqu'à obtenir le diamètre souhaité pour l'entrée du vent. La forme en olive de l'extrémité du pied ainsi obtenue s'appliquera mieux sur le trou, fraisé dans le bois, destiné à le recevoir.
Lèpre de l'étain
L'étain est souvent atteint par une transformation chimique de sa texture, provoquant une lente désagrégation, des boursouflures, un effritement, appelée lèpre, mais sans aucun danger pour l'homme.
Il est parfois difficile sinon impossible d'effectuer des réparations sur ce métal. La soudure ne s'attache pas et des micro-porosités nuisent au bon parler du tuyau.
Le tuyau est alors reconstruit à neuf en copie exacte de l'ancien.
Lumière
Fin espace ménagé entre le biseau et la lèvre inférieure d’un tuyau, par lequel le vent, entré dans le pied de celui-ci, s’échappe. La lame d’air ainsi produite se brise contre la lèvre supérieure et met en vibration la colonne d’air du corps.
Ce beau terme de lumière n’est pas propre à la facture d’orgues. On le retrouve, désignant les mêmes fins espaces dans le génie mécanique, la menuiserie (rabots), l’anatomie, etc…
Matière des tuyaux
Les tuyaux à bouche des orgues corses sont généralement construits en utilisant les matériaux suivant : l'étain, le plomb, le bois, le fer-blanc, le zinc (voir chacun de ces termes).
Le fer-blanc est réservé de tous temps aux tuyaux d'anches. Le zinc est utilisé pour les basses de certains jeux graves et n'apparaît que vers la fin du 19 ième siècle.
Le facteur d’orgues européen a utilisé de tout temps le plomb et l’étain pour différentes raisons.
Economiques d’abord : les minerais ne doivent pas être rares et leur extraction trop onéreuse.
Techniques ensuite : la ductibilité du métal est une exigence première qui devra permettre de les fabriquer, puis de les emboucher (faire parler) facilement.
L'étain ou le plomb ne sont jamais purs. Ils sont mélangés ensemble dans des proportions savamment mesurées suivant le jeu qu'ils vont servir à construire.
Un tuyau dit en étain aura toujours un peu de plomb (environ 7 %) dans le mélange constituant son métal.
A l'inverse, un tuyau dit en plomb accueillera une faible proportion d'étain (environ 4%).
Le cuivre et l'antimoine sont les autres métaux composant le métal des tuyaux. Ils ne sont jamais cités car ils existent en de très faibles proportions (0,09 à 0,03 %).
En Corse, les essences de bois les plus fréquemment utilisées pour les tuyaux sont le châtaignier et le pin.
Oreilles
Petites lames de métal soudées de part et d'autre de la bouche d'un tuyau.
Elles sont destinées à agir sur son accord.
En s'écartant le ton du tuyau monte, en se refermant il descend.
Cet accessoire n'existe que sur les tuyaux bouchés en métal, peu fréquents dans l'orgue corse.
Quelquefois ces jeux ont été par la suite transformés en jeux ouverts.
Plomb
C'est ce métal qui est utilisé pour la confection de presque tous les tuyaux à embouchure de flûte, dans l'orgue corse,
L'étain est généralement réservé au Principale.
Le développement des techniques métallurgiques a produit dans l'histoire, un plomb de plus en plus raffiné. Au détriment des tuyaux d'orgues, car le plomb ancien, contenant plus d'impuretés (autres métaux) était plus rigide et plus sonore.
Le plomb très raffiné apparaît vers la fin du 19 ième siècle, et ne peut plus être utilisé pour la confection des grands tuyaux qui sont alors construits en zinc.
Rallonges des tuyaux
Il n'est pas rare d'observer, dans maints orgues restaurées, des rallonges de métal neuf couronnant le haut de certains tuyaux.
Les raisons en sont diverses :
- dévoration des rats,
- succession de mauvais accordeurs ayant dénaturé de façon irréversible le haut du corps,
- recoupe du tuyau lors d'une élévation du diapason d'origine,
- recoupe du tuyau faisant suite à son déplacement pour sonner ailleurs dans le même jeu ou d'autres jeux du même orgue.
Les bagues ajoutées sont confectionnées dans le même alliage et redonnent au tuyau sa longueur d'origine.
Dans le cas d'un manque minime à cette longueur, il faudra recouper quand même un tant soit peu de métal ancien pour que la soudure de ce rajout ne soit pas trop près du haut du tuyau. Le cordon de soudure, très dur et souvent plus épais que la paroi du tuyau, représenterait alors un obstacle certain à l'emploi de l'accordoir.
Tuyau bouché
Un tuyau bouché sonne une octave plus grave que s'il était ouvert.
Autrement dit, un tuyau bouché mesure la moitié de la longueur d'un tuyau ouvert de même hauteur sonore.
On utilise cet artifice :
- pour obtenir un timbre plus voilé qu'un tuyau ouvert,
- pour gagner de la place en hauteur.
L'obturation s'effectue en haut du corps :
- par un tampon en bois muni de peau en guise de joint pour les tuyaux en bois,
- par une calotte de recouvrement en métal, coulissant en haut du corps munie de papier en guise de joint pour ceux en métal.
Le coulissage du tampon ou de la calotte permet l'accord.
Un manche en bois ou une anse en métal ou en corde aide à la saisie du tampon (aide souvent inexistante dans l'orgue corse).
Quelquefois, la calotte en métal est soudée directement sur le haut du corps.
Les tuyaux bouchés sont peu fréquents dans l'orgue corse.
Zinc
Métal utilisé pour construire des tuyaux à partir de la fin du 19 ième siècle.
Le choix de ce métal s'est au début fait par nécessité de rendre rigide les corps des tuyaux les plus longs, le plomb de l'industrie devenant trop raffiné et donc trop mou.
Par la suite, ce métal a été employé, par seul souci d'économie et de rentabilité au détriment d'un idéal sonore, jusqu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, où il fut peu à peu abandonné.